L’école d’avant n’est plus. L’école d’après n’est toujours pas en vue…

Qu'est-ce que
la pédagogie ?
 
"Vous faites quoi
à la MPM ?"

Du cours préparatoire à la classe de Terminale, élèves et enseignants continuent d’aller à l’école, en essayant de faire comme avant, malgré les barrières imposées par la pandémie. Jusqu’à quand ? Nul ne le sait… Nul n’entrevoit le bout du tunnel…

Alors que, très vite dans les premiers temps de ce qui s’appelait encore la « crise » du coronavirus, on a évoqué « l’école d’après », il n’en est plus guère question aujourd’hui. L’incertitude et la fatigue semblent avoir eu raison des optimismes prématurés.

Pourtant, le 11 février dernier, sur France Culture, du haut de ses 101 ans, Edgar Morin tenait des propos stimulants, en rappelant que c’était pendant les heures sombres de la seconde guerre mondiale qu’avait été préparé le monde d’après…

La MPM est là, portes grandes ouvertes, pour accueillir celles et ceux qui ont assez d’énergie et de disponibilité pour donner libre cours à leur besoin ou leur envie d’inventer, avec d’autres, l’école et l’éducation de demain… ou d’après-demain.

La MPM en route vers de nouvelles aventures !

 

C’est le constat que l’on peut faire à l’issue de l’Assemblée générale de la MPM qui s’est tenue à distance le jeudi 18 février, avec pas moins de 75 % des adhérents « présents » ou représentés.

À 5 jours près, l’AG aurait pu avoir lieu le jour même du 5e anniversaire de l’inauguration de la MPM, le 23 février 2016.

Elle a permis de constater que la vie de l’association ne s’est pas arrêtée avec les contraintes sanitaires liées à la pandémie. Pendant tout ce temps, la MPM a continué d’être un espace de rencontre qui garde ses distances avec l’actualité brûlante et mouvante : celle des remous de la politique éducative aussi bien que celle des ravages causés par la covid qui ont mis la pédagogie en quarantaine depuis bientôt un an.

La MPM n’est évidemment pas indifférente aux difficultés, au malaise, aux souffrances de tous les acteurs de l’éducation (enseignants, éducateurs, enfants et élèves, parents). Mais elle a le regard fixé sur l’éducation et l’école « d’après ». Avec, par-delà toutes les incertitudes du moment, deux préoccupations majeures.

D’une part, les inquiétudes concernant l’avenir de notre système éducatif :

  • à recherche de l’entre soi par un nombre croissant de familles (avec l’ouverture d’écoles « alternatives » hors contrat, donc payantes) ;
  • les risques de privatisation : il s’agit là d’une tendance mondiale, accélérée par le recours généralisé à l’enseignement à distance ;
  • la paupérisation du métier d’enseignant : au fil des réformes, l’enseignant est considéré davantage comme un exécutant que comme un concepteur ;

D’autre part, la MPM est préoccupée par l’urgence des défis à relever par et pour l’école et l’éducation :

  • le défi écologique : la lutte contre réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité ;
  • le défi démocratique: le nécessaire renforcement de l’exercice de la citoyenneté face à la montée de l’autoritarisme et au brouillage croissant de l’accès à l’information et au savoir ;
  • le défi social: la lutte contre les inégalités et toutes les formes d’exclusion et de discrimination par le développement de la coopération et de la solidarité.

Pour la MPM, il s’agit donc d’articuler urgence et prise de distance : d’un côté, se donner le temps et les moyens de la réflexion pour comprendre en quoi la pédagogie peut contribuer à relever ces défis ; de l’autre, ne pas perdre de temps et se mettre au plus vite au travail pour faire de l’école « d’après » un instrument au service de ces causes pour un monde « d’après » viable et enviable.

À la MPM de profiter de l’interruption brutale de la continuité pédagogique et du temps de suspension de la « forme scolaire » pour travailler, si possible avec d’autres, à l’émergence d’une école qui soit tout à la fois :

  • ouverte à tous et respectueuse des valeurs républicaines ,
  • en prise avec les grands enjeux de son temps ,
  • … et « désirable » pour tous les acteurs (en référence au récent ouvrage de Pierre Veltz : « L’économie désirable » pour le monde d’après).

 

Prendre en compte l’avant pandémique pour aller vers l’après pédagogique

Pas plus que dans d’autres domaines, la pédagogie et l’éducation ne relèvent de la génération spontanée. La métaphore de la « métamorphose » par laquelle Edgar Morin (encore lui) termine « La Voie » (2011), convient bien pour rendre compte du processus de transformation sociale qui permet que le monde d’après émerge à partir des éléments constitutifs du monde d’avant.

Qu’en est-il pour le domaine de l’éducation et de l’école au travers des différentes rencontres proposées par la MPM ?

Au mois de février

Dans sa 2nde visioconférence (celle du 4 février) sur « Éducation et sciences cognitives », Jean-Luc Berthier a surtout mis le projecteur sur l’attention. Au-delà des éclairages scientifiques sur cette fonction cognitive majeure, l’intervenant a souligné la nécessité de faire de cette compétence un objet d’apprentissage à part entière, au même titre que les compétences psycho-sociales. De la même façon, il a montré l’intérêt de la métacognition à partir de l’exemple des mathématiques : « si le gamin sait qu’en apprenant à résoudre les équations du 2e degré, il va développer ses capacités d’inhibition et de raisonnement qui vont lui servir dans la vie, il comprend que les maths, c’est bien autre chose dans la vie ! » De quoi faire des sciences cognitives un précieux auxiliaire dans la construction d’un rapport émancipateur au savoir  Voir trace de l’intervention .

Dans le cadre de nos « Rencontres avec les grands pédagogues, en partenariat avec le Rezo!, Claire Heber-Suffrin a présenté les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs dont elle a été, avec son mari, initiatrice, au début des années 1970. Elle a pris soin de commencer par citer les pédagogues qui ont contribué à la genèse puis à l’approfondissement de la démarche qui fait de chacun un « ignorant » et un « sachant », un apprenant et un enseignant. Une démarche qui fait de l’enseignement-apprentissage une relation horizontale entre pairs et non plus verticale entre maître et élèves.  Un modèle pédagogique qui développe la confiance en soi et met en évidence la « Puissance de la reconnaissance » (le titre du tout récent ouvrage de Claire Heber-Suffrin)  voir trace de la rencontre.

Au programme du mois de mars

Le lundi 8 mars, une Rencontre avec les grands pédagogues… sans nouveau grand pédagogue à l’affiche. Un retour sur la soirée avec Claire Heber-Suffrin, dont les nombreux échos se retrouvent dans la trace mentionnée ci-dessus. L’essentiel de la séance est ouvert à des échanges sur l’apport des grands pédagogues aux pratiques pédagogiques et aux conceptions des participants sur l’éducation et l’école de demain  (voir présentation de l’atelier).

Le lundi 20 mars, l’atelier « Éducation et citoyenneté » (en partenariat avec le Rezo! et l’ICEM68) poursuit la réflexion engagée sur la notion d’empowerment considérée comme une augmentation de la puissance d’agir pour soi et avec les autres. En quoi cette mise en mouvement personnelle a-t-elle à voir avec l’éducation et avec la citoyenneté ? En quoi l’accompagnement peut-il en favoriser le développement ?

À une date encore non définie, une rencontre-débat sur les Cordées de la réussite est prévue avant les congés de printemps. Comment ce dispositif créé en 2008 pour venir en aide à des collégiens et à des lycéens fonctionne-t-il ? Quels en sont les résultats ? Que nous apprennent ces Cordées sur le fonctionnent de notre système éducatif ? Autant de questions (et sans doute d’autres) à aborder à partir de la présentation d’une étude du dispositif à l’échelle locale.

Toutes ces rencontres ont bien sûr lieu à distance. Pour y participer, il est nécessaire de prendre la précaution de s’inscrire, à l’avance, par mail, à la MPM (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)  afin de pouvoir obtenir le lien d’accès à la salle virtuelle de réunion.

Et au-delà ?

Compte tenu du climat d’incertitude ambiant, il ne nous est toujours pas possible de programmer deux rendez-vous qui ne peuvent avoir lieu qu’en présentiel :

  • la rencontre-débat sur le débat à l’école, prévue en avril dernier, dé-programmée puis re-programmée fin mai… et finalement repoussée sine die.
  • la manifestation « Anniversaires 2021 » prévue le 10 avril pour fêter le 5e anniversaire de l’ouverture de la MPM et les 100 ans de l’Éducation nouvelle a été à son tour reportée à des jours meilleurs…

Deux belles occasions de faire le lien entre l’éducation et l’école d’avant et celles d’après auxquelles la MPM tient beaucoup, et auxquelles elle espère pouvoir inviter bientôt toutes celles et ceux qui veulent préparer l’avenir, quand les masques seront tombés et les barrières levées. Tous les types de masque et tous les genres de barrière...

 

 

 

 

 

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