Billet MPM - Novembre 2022

 

En novembre, à la Maison de la Pédagogie de Mulhouse : ce que vous avez toujours voulu savoir sur la pédagogie et l'éducation  sans avoir jamais osé le demander


 

 

Qu'est-ce que
la pédagogie ?
 
"Vous faites quoi
à la MPM ?"
 

La MPM a fêté son 5e anniversaire et les 100 ans de l’Éducation nouvelle

Trace de la journée du 09 octobre 2021PDF.png
 

Rencontre débat

 

Et si les contenus d’enseignement étaient (aussi) la cause des inégalités scolaires ?

 

Le jeudi 17 novembre 2022
de 18 h 30 à 21 h

au Lycée Roosevelt à Mulhouse (parking place du marché)

 

Intervenant : Patrick Rayou

 

Pour en savoir plus...

 

Le titre du film de Woody Allen auquel ce billet emprunte le sien commençait par « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur... ».  La Maison de la Pédagogie de Mulhouse n’a pas cette prétention de répondre à toutes les questions que posent aujourd’hui la pédagogie et l’éducation. Ce billet se contente de présenter les questions auxquelles la MPM se propose d’apporter des éclairages, des éléments de réflexion au travers des actions et des activités menées au cours de ce mois de novembre 2022.

 

À quoi bon aller à la rencontre de celles et ceux qui ont marqué l’histoire de la pédagogie et de l’éducation ?

Les participant.e.s à la séance de rentrée de septembre dernier des Rencontres avec les grands pédagogues l’ont dit : pour certain.e.s, c’est une façon de se former, non en appliquant des recettes ou en reproduisant des démarches pédagogiques clés en mains, mais dans ces allers-retours permanents entre hier et aujourd’hui, et aussi entre participant.e.s à cet atelier. De ces échanges tous azimuts hors de tout jugement et de toute prescription se dégage progressivement la certitude que la pédagogie est affaire de convictions, de prise d’initiative, de refus du fatalisme et du confort-misme. En allant A la rencontre des grand.e.s pédagogues, on fait sienne l’idée qu’il faut oser !

Le lundi 14 novembre, à 18 h 30, à la Maison des associations de Bourtzwiller, la MPM et le Rezo proposent d’aller à la rencontre de Germaine Tortel (1896-1975). Une occasion de faire connaissance avec une grande pédagogue et de se demander, avec Jean Houssaye : y a-t-il une spécificité des femmes dans le domaine de la pédagogie et de l’éducation ? (Pour information, les 6 personnes présentes autour de la Table ronde organisé le 10 octobre dernier, en partenariat avec le CME, sur l’école inclusive, étaient toutes des femmes…).

 

Pourquoi les contenus d’enseignement méritent-ils qu’on s’intéresse de près à eux ?

De la maternelle au lycée, les programmes de l’Éducation nationale définissent les savoirs à transmettre, leurs modalités d’enseignement et d’évaluation. Ils sont la référence commune pour tous les acteurs du système éducatif : élèves, parents, représentants de l’administration scolaire et des collectivités territoriales... Ils sont périodiquement l’objet de réajustements plus ou moins  profonds qui donnent parfois lieu à des controverses plus ou moins vives. Mais leur existence même n’est pas remise en question. Ils sont un « allant de soi » constitutif de l’école en France. Ils sont censés tracer le parcours à suivre pour permettre à tous les enfants d’accéder à une culture commune. Et pourtant…

Si les contenus d’enseignement étaient (aussi) la cause des inégalités scolaires ? » C’est la question impertinente soulevée par Philippe Champi et Roger-François Gauthier dans leur récent petit ouvrage Contre l’école injuste. C’est l’interpellation que Patrick Rayou vient présenter et discuter avec nous dans notre rencontre-débat du 17 novembre à 18 h 30, au lycée Roosevelt. Il est, lui aussi, co-fondateur et animateur du CICUR (Comité d’interpellation du curriculum, créé en 2020). Avec ses collègues, il partage trois convictions :

  • les politiques scolaires se désintéressent trop du sens que les savoirs enseignés ont pour les élèves et pour la société ;
  • l’école publique d’aujourd’hui n’est pas capable de proposer aux élèves des savoirs communs au long de la scolarité obligatoire ;
  • ces derniers ne répondent pas aux questions posées aujourd’hui à l’humanité.

L’enjeu est donc de taille ! P. Rayou  vient nous faire part d’approches qui permettent de comprendre plusieurs aspects des programmes scolaires en vigueur et tenter de faire des propositions pour un autre imaginaire éducatif, pour une école plus juste, plus émancipatrice et en prise avec les défis de notre temps.

 

Pourquoi le travail personnel des élèves hors la classe doit-il mériter toute notre attention ?

Le temps passé à l’école n’est pas le seul temps consacré aux apprentissages scolaires. À partir du collège surtout, l’élève rentre chaque soir de l’école avec des « devoirs » à faire pour le lendemain ou les jours à venir... Ce travail s’effectue le plus souvent à la maison, dans le cadre familial, mais aussi à l’extérieur, dans des structures périscolaires. Depuis quelques années, le dispositif « Devoirs faits » est venu offrir aux élèves la possibilité d’effectuer leur travail personnel au sein même du collège, avec des personnels de l’établissement et/ou des membres d’associations partenaires de l’école.

Mais aider, accompagner, soutenir des élèves dans leur travail personnel ne va pas de soi. Il peut vite devenir, lui aussi, source d’inégalités de réussite scolaire. C’est une des raisons qui sont à l’origine du projet de Quart-lieu apprenant de Bourtzwiller : ouvrir un lieu dans lequel toutes les personnes susceptibles de favoriser les apprentissages des enfants du quartier puissent se rencontrer pour échanger librement sur tous les sujets concernant les activités scolaires des enfants et des jeunes.

Nous avons profité de la venue de Patrick Rayou pour la rencontre-débat présentée ci-dessus pour lui demander de participer, le lendemain matin, à un échange sur cette question cruciale du travail personnel de l’élève en dehors de la classe. Un échange qui s’adresse prioritairement aux membres du Collectif du Quart-lieu apprenant et aux parents d’élèves du quartier, au cours duquel P. Rayou est invité à faire part de son expertise sur ce sujet. Il a, en effet, dirigé un ouvrage collectif, Faire ses devoirs (Presses Universitaires de Rennes, 2010) qui s’intéresse de près aux pratiques d’aide, ou d’accompagnement ou de soutien scolaire. Il est  lui-même intervenu dans ces activités qui mettent en lien l’élève, l’école, la famille et les différentes structures et associations périscolaires. De quoi faire du travail personnel de l’élève une interface privilégiée dans la construction de la co-éducation à l’échelle d’un quartier.

 

En quoi l’Éducation nouvelle peut-elle contribuer à l’émergence d’un avenir commun désirable ?

Ainsi commence le projet  de Manifeste élaboré par Convergence(s) pour l’Éducation nouvelle en juin dernier :

«  I. L’Éducation Nouvelle porte un projet d’émancipation et de démocratisation

Toute éducation est politique car elle contribue à forger la société à venir. L’Éducation Nouvelle entend remplir pleinement son rôle pour construire des sociétés solidaires et démocratiques. Ainsi, l’éducation fondée sur la coopération doit être une priorité pour en finir avec l’individualisme et la concurrence mais aussi avec toute forme d’exclusion, d’exploitation, d’oppression, d’injustice sociale. Faire ensemble, à tout âge, en communauté de recherche et de création, permet de découvrir la richesse de la solidarité en actes et de se confronter en commun aux questions vives, déterminantes pour notre avenir. L’objectif est bien de tracer un chemin pour que tous les humains s’emparent de manière démocratique de leur destin dans une démarche d’émancipation sociale et intellectuelle, individuelle et collective. Agir ensemble en responsabilité, dans le respect de l’autre et de soi-même, conforte chacun dans ses capacités à construire du commun ». 

Au cours de la 3e Biennale de l’Éducation nouvelle, qui se déroule à Bruxelles, du 29 octobre au
1er novembre, une vingtaine de débats sont organisés pour décliner cette ambition à partir des enjeux de notre époque. Parmi ceux-ci, on peut notamment retenir ceux qui sont en résonance avec les préoccupations de la MPM :

  • urgence écologique : comment susciter l’engagement écocitoyen ?
  • comment le numérique peut-il être aussi au service de l’émancipation ?
  • quelle place pour les familles dans et hors l’école ?
  • comment ne pas faire des droits de l’enfant un simple slogan ?
  • comment accueillir les enfants des migrations et les considérer comme une richesse ?
  • quelles propositions d’Éducation nouvelle pour développer une culture scientifique ?
  • comment lutter contre les radicalités quand elles signifient refus de l’altérité ?
  • comment faire face à l’échec scolaire, souvent fabriqué par l’école elle-même ?
  • comment l’Éducation nouvelle contribue-t-elle à construire une société inclusive ?

Et la liste se clôt – ou plutôt s’ouvre – avec cette affirmation : « Convergences pour l’Éducation nouvelle : une aventure qui débute. » C’est parce que la MPM se reconnait dans cette aventure qui est la sienne depuis maintenant 7 ans à l’échelle locale, qu’elle a eu envie d’être présente à Bruxelles pour montrer comment les Convergences pour l’Éducation nouvelle peuvent – et doivent – se vivre aussi à l’échelle locale afin d’inscrire le « dire » du Manifeste dans le « faire ensemble «sur le terrain ».

Une belle aventure à suivre dans le prochain Billet MPM…

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